Par Philippe San Marco et Bernard Morel
Marseille a mauvaise réputation : faits divers, ragots sur la politique locale, jeux de mots faciles sur le caractère marseillais, campagnes sur « l’invasion des immigrés », voilà un joli cocktail… Au delà de ces apparences, il faut fuir l’événementiel et l’anecdotique, s’ancrer dans l’histoire, comprendre ce qui s’est passé depuis trente ans : une explosion démographique sans précédent, de profondes mutations économiques et urbanistiques, le déplacement des pôles d’activités, l’émergence d’un « grand Marseille » ne constituant pas pour autant une véritable communauté urbaine… Au total, Marseille a auto-entretenu ces trente dernières années une croissance qui a pu faire illusion, et dont les effets se mesurent à la lumière brutale de la crise. Car tous les problèmes que rencontre la ville aujourd’hui (centre-ville, logement, emploi, cohabitation des communautés, etc.) sont liés à cette évolution et inséparables les uns des autres. C’est donc à une analyse globale et raisonnée, cohérente et documentée, que se livrent ici Philippe Sanmarco et Bernard Morel : sans concession, mais sans pessimisme. Car si l’on accepte de prendre la mesure de l’immense travail accompli, et de tout ce qui reste à faire, si l’on accepte de poser les vraies questions, Marseille saura maîtriser son avenir. Ce livre s’adresse donc aux Marseillais de toutes nationalités et de toutes confessions qui aiment leur ville et ne se résignent pas à la voir défigurée en images stéréotypées. Écrit par un homme politique et un universitaire qui croisent leurs points de vue depuis des années, ce livre interpelle aussi tous ceux qui pensent qu’il est urgent de bâtir la civilisation de l’urbain : ils trouveront là une manière d’appréhender l’avenir et de le façonner.
- Éditeur : Edisud (1985) – Réédition : FeniXX
- Broché : 229 pages