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Remise du prix culture 2021 des Edizioni del Mirto à Palerme pour “Restituite la terra!”

par | 11 décembre 2021

Restituite la terra philippe san marco

Premio Saggistica : “Restituite la Terra!” di Philippe San Marco (04/11/2021)

con la seguente moti­va­zione : “L’appello del tito­lo e il sot­to­ti­to­lo las­cia­no subi­to imma­gi­nare riven­di­ca­zio­ni socia­li che par­to­no da lon­ta­no con una sete di gius­ti­zia. Il cognome dell’autore e il fre­gio del can­cel­lo in coper­ti­na sot­til­mente sot­to­li­nea­no la par­te­ci­pa­zione emo­ti­va, sep­pur dis­tac­ca­ta, per una ricer­ca di ogget­ti­vi­tà che riesce a vin­cere la sog­get­ti­vi­tà del sag­gio. Ne esce un qua­dro del­la sto­ria in parte inedi­ta di una Sicilia e delle sue demo­cra­zie can­gian­ti nel tem­po e tras­cu­rate dalle tra­di­zio­na­li ana­li­si. Il libro inizia dal­la ricer­ca dell’identità del bis­non­no dell’autore, qua­si come un rac­con­to che si rive­la invece un sag­gio che appas­sio­na il let­tore. Una meta­fo­ra attra­ver­so un pun­to di vis­ta appa­ren­te­mente e geo­gra­fi­ca­mente limi­ta­to e per­so­nale ma che affron­ta sin­te­ti­ca­mente le tappe dei cor­si e dei ricor­si sto­ri­ci del­la Sicilia da una cor­nice ante­ce­dente al 1600 sino al 2013. Il libro diviene così un’analisi socio eco­no­mi­ca del dirit­to alla ter­ra e del­la Licentia popu­lan­di, coi conflit­ti tra pote­ri che si oppon­go­no e trop­po spes­so oppor­tu­nis­ti­ca­mente si lega­no. Nobiltà, feu­da­le­si­mo, mafia, stra­gi, rivo­lu­zio­ni, pote­ri e sopru­si : deja vu in una Sicilia con iden­ti­tà can­gian­ti in un’Unità d’Italia anco­ra non matura.”

rendez la terre philippe san marco

Prix Essai : “Restituite la Terra!” de Philippe San Marco (04/11/2021)

avec la moti­va­tion sui­vante : “L’appel du titre et le sous-titre laissent immé­dia­te­ment ima­gi­ner des reven­di­ca­tions sociales qui partent de loin avec une soif de jus­tice. Le nom de famille de l’auteur et la frise du por­tail sur la cou­ver­ture sou­lignent sub­ti­le­ment la par­ti­ci­pa­tion émo­tion­nelle, même si elle est déta­chée, pour une recherche d’objectivité qui réus­sit à vaincre la sub­jec­ti­vi­té du sage. Il en res­sort un tableau de l’histoire en par­tie inédite d’une Sicile et de ses démo­cra­ties chan­geantes au fil du temps et délais­sées par les ana­lyses tra­di­tion­nelles. Le livre com­mence par la recherche de l’identité de l’arrière-grand-père de l’auteur, presque comme un récit qui se révèle au contraire un essai qui pas­sionne le lec­teur. Une méta­phore à tra­vers un point de vue appa­rem­ment et géo­gra­phi­que­ment limi­té et per­son­nel mais qui affronte de manière syn­thé­tique les étapes des cours et des recours his­to­riques de la Sicile d’un cadre anté­rieur au 1600 jusqu’en 2013. Le livre devient ain­si une ana­lyse socio-économique du droit à la terre et de la Licentia popu­lan­di, avec des conflits entre pou­voirs qui s’opposent et trop sou­vent oppor­tu­nistes. Noblesse, féo­da­li­té, mafia, mas­sacres, révo­lu­tions, pou­voirs et abus : déjà vu dans une Sicile aux iden­ti­tés chan­geantes dans une Unité d’Italie qui n’est pas encore mûre.”

Le discours de Philippe San Marco

Je vou­drais remer­cier les édi­tions Mirto de l’organisation de ce prix et le jury d’avoir attri­bué la pre­mière place à mon livre, ce dont je suis très hono­ré et que j’accepte avec humi­li­té et une grande joie. Mais l’italien n’est pas ma langue mater­nelle. Même si mon grand père est né à Palerme en 1860, son désir pas­sion­né de s’intégrer dans sa nou­velle patrie, la France, l’a conduit , comme beau­coup d’autres à l’époque, à ne pas trans­mettre sa langue à ses enfants. C’est à l’occasion de recherches effec­tuées bien plus tard, et qui ont don­né lieu à un pre­mier livre « l’Eredita Siciliana », que j’avais dû faire l’effort, alors que j’étais déjà adulte, d’apprendre l’italien que, vous l’avez com­pris, je parle comme une langue étran­gère et tou­jours comme un débu­tant. C’est donc une tra­duc­tion faite par Laura Verduci qui est sélec­tion­née aujourd’hui. Le mérite lui revient donc en par­tie, ce dont je la remer­cie et la féli­cite.
Je vou­drais aus­si remer­cier la muni­ci­pa­li­té de Palerme, et d’abord les Archives com­mu­nales qui ont prê­té leurs salles magni­fiques pour cette céré­mo­nie, ce qui donne à celle-ci une dimen­sion his­to­rique et esthé­tique excep­tion­nelle. Je connais bien ces lieux car je m’y suis ren­du au cours des longues recherches que j’ai effec­tuées durant ces 20 der­nières années. C’est d’ailleurs à cette occa­sion que j’avais fais la connais­sance d’Attilio Albergoni qui y avait tra­vaillé et qui m’avait aidé à me retrou­ver dans un laby­rinthe ren­du encore plus dif­fi­cile pour un étran­ger.
Remercier aus­si les autres can­di­dats à ce prix dont les ouvrages auraient très bien pu être rete­nus à la place du mien. C’est notre pré­sence à tous qui donne de la saveur à l’exercice.
Remercier mon édi­teur, les édi­tions Diogène, de Bologne, diri­gées par Mario Trombino qui m’a fait confiance alors que ce livre, déjà publié en France, ne trou­vait pas son édi­teur ici.
Remercier aus­si mon ami Pippo Oddo, à mon avis le plus grand his­to­rien de la Sicile contem­po­raine, qui m’a tou­jours fait par­ta­ger son immense savoir avec géné­ro­si­té et fra­ter­ni­té et qui m’avait conseillé de concou­rir à ce prix.
Remercier enfin la muni­ci­pa­li­té de Villafrati et son maire, Franco Agnello, qui, à la suite de la publi­ca­tion de ce livre, a déci­dé de m’accorder sa citoyen­ne­té hono­raire. Ce qui est pour moi un hon­neur que j’ai reçu avec beau­coup d’émotion. C’est qu’il m’a suf­fi de tirer les fils de l’histoire de ce vil­lage de la pro­vince de Palerme, celui de ses acteurs petits et grands, pour qu’un monde d’une pro­fon­deur excep­tion­nelle per­mette, bien au-delà de Villafrati, de rat­ta­cher le pré­sent au pas­sé, d’en cer­ner les forces et les fai­blesses, et d’en tirer une médi­ta­tion qui, comme sou­vent en Sicile, mélange le local à l’universel. C’est pour­quoi le livre s’appuie sur un va-et- vient constant entre l’histoire locale, natio­nale, que la nation soit la Sicile ou l’Italie, et l’internationale dont la dimen­sion ici est ancienne ne serait-ce qu’en tant que fron­tière de la Chrétienté, mais aus­si parce que cette ile a sans cesse fait l’objet de tran­sac­tions entre les diverses puis­sances euro­péennes.
Certains, peu nom­breux, m’ont repro­ché un tableau qu’ils jugeaient par­fois trop cri­tique. Sans jamais dire exac­te­ment là où je me serais trom­pé. Ce qui m’empêche de cor­ri­ger ou de pré­ci­ser ce qui en effet méri­te­rait de l’être. Mais, même si d’erreurs fac­tuelles il n’y en a pas, j’entends quand même cette remarque et je veux y répondre en recon­nais­sant d’abord qu’il s’agit en effet de l’œuvre d’un étran­ger, qui ne peut se sub­sti­tuer à un natif dont il ne pour­ra jamais par­ta­ger l’imaginaire trans­mis dès le sein de sa mère. Et pas de n’importe quel étran­ger mais d’un Français dont tout l’héritage mémo­riel est radi­ca­le­ment dif­fé­rent. Mais c’est aus­si, je crois, ce qui fera pour vous l’intérêt du livre qui vous est pro­po­sé non pas comme une leçon, cer­tai­ne­ment pas, mais qui se carac­té­rise jus­te­ment par le recul, le prisme, la défor­ma­tion qu’apportent l’étrangéité et l’altérité, toutes deux reven­di­quées et qui ne demandent pas d’excuses. Pour com­pli­quer encore les choses, ce qui fait aus­si l’originalité, la sin­gu­la­ri­té de cette œuvre est d’être celle de l’ arrière-petit-fils d’une jeune veuve de 32 ans avec sept enfant qui a dû prendre seule la déci­sion ter­rible de l’exil vers l’inconnu, sans retour. Or on ne peut ima­gi­ner celle-ci sans res­sen­tir le cou­rage, la froide déter­mi­na­tion, la rage même dont elle a eu besoin pour trou­ver en elle la force de cette rup­ture. Je veux donc dire ici que ce livre est d’abord un livre d’amour pour tous ces gens simples qui ont dû tra­ver­ser tant d’adversité, qu’ils soient res­tés en Sicile ou qu’ils aient dû se rési­gner à par­tir. Le temps est pas­sé et les choses ont chan­gé. Heureusement sou­vent, et pas suf­fi­sam­ment par­fois. Mais reste tou­jours cette espé­rance qui est carac­té­ris­tique de l’âme des Siciliens dont même l’exaspération est une forme de fidé­li­té à un idéal, sur­tout s’il est tra­hi ou sim­ple­ment oublié.
Il ne s’agit donc pas à pro­pre­ment par­ler d’un livre d’histoire, il y en a d’autres bien meilleurs, mais en s’incarnant char­nel­le­ment dans des per­son­nages enra­ci­nés sur un petit mor­ceau de cette terre, en les sui­vant, eux et leur des­cen­dance, il s’agit plu­tôt d’une médi­ta­tion sur le pas­sé en ce qu’il nous éclaire sur le pré­sent, qu’il nous fait com­prendre les res­sorts de notre quo­ti­dien, les consé­quences durables de choix aléa­toires qui auraient pu être autres mais qui pèsent encore sur nos épaules et dont nous devons avoir conscience afin que ce pas­sé ne nous enferme pas mais au contraire, pour avan­cer, nous libère. C’est pour­quoi au-delà d’éventuelles cri­tiques au demeu­rant bien natu­relles, ce livre est et se veut l’outil d’une espérance.

Il discorso di Philippe San Marco

Buongiorno a tut­ti, vor­rei comin­ciare scu­san­do­mi : l’italiano non è la mia lin­gua madre. Anche se mio non­no è nato a Palermo nel 1870, il suo desi­de­rio appas­sio­na­to di inte­grar­si nel­la sua nuo­va patria, la Francia, l’ha condot­to, come mol­ti altri dell’epoca, a non tras­met­tere la sua lin­gua ai suoi figli. Le mie ricerche avve­nute ben più tar­di, che han­no dato luo­go al mio pri­mo libro « L’Eredità Siciliana », era­no l’occasione per fare lo sfor­zo per appren­dere, già adul­to, la lin­gua ita­lia­na, che, come avete capi­to, par­lo come lin­gua stra­nie­ra e da debut­tante. E’ dunque una tra­du­zione fat­ta da Laura Verduci che è sele­zio­na­ta oggi. Il meri­to è quin­di in parte anche suo, per cui la rin­gra­zio e mi feli­ci­to con lei.
Vorrei rin­gra­ziare le Edizioni del Mirto e la giu­ria per essere sta­to scel­to tra i fina­lis­ti di ques­to pre­mio rino­ma­to.
Questa nomi­na era già una grande vit­to­ria per me, e ades­so, che appren­do di rece­vere il pri­mo pre­mio, potete imma­gi­nare l’emozione !

Vorrei anche rin­gra­ziare il Comune di Palermo, e innan­zi­tut­to l’Archivio comu­nale che ha mes­so a dis­po­si­zione le sue magni­fiche sale per ques­ta ceri­mo­nia, che le dona una dimen­sione sto­ri­ca ed este­ti­ca ecce­zio­nale. Conosco bene ques­to luo­go poi­chè mi sono reca­to qui nel cor­so delle lun­ghe ricerche da me condotte nell’arco di ques­ti ulti­mi vent’anni. D’altronde in quell’occasione ave­vo fat­to conos­cen­za con Attilio Albergoni che lavo­ra­va qui, e che mi ave­va aiu­ta­to a ritro­var­mi in ques­to labi­rin­to, reso anco­ra più dif­fi­cile per uno stra­nie­ro.
Ringrazio anche gli altri can­di­da­ti a ques­to pre­mio per­ché com­pe­tere è un buon eser­ci­zio !
Ringrazio il mio edi­tore, le Edizioni Diogene, di Bologna, dirette da Mario Trombino che mi ha dato fidu­cia mentre ques­to libro, pub­bli­ca­to in Francia, non tro­va­va il suo edi­tore qui.
Ringrazio anche il mio ami­co Pippo Oddo, a mio avvi­so il più grande sto­ri­co del­la Sicilia contem­po­ra­nea, che ha sempre condi­vi­so con me il suo immen­so sapere con gene­ro­si­tà e fra­ter­ni­tà e che mi ave­va consi­glia­to di concor­rere a ques­to premio.

Ringrazio infine il Comune di Villafrati e il suo sin­da­co, Franco Agnello, che, dopo la pub­bli­ca­zione di ques­to libro, ha deci­so di dar­mi la cit­ta­di­nan­za ono­ra­ria. Cosa che è per me un onore e che ho rice­vu­to con mol­ta emozione.

Mi è bas­ta­to tirare le fila del­la sto­ria di ques­to paese in pro­vin­cia di Palermo, fat­ta di atto­ri pic­co­li e gran­di, ben oltre Villafrati, per­chè emer­ga un mon­do di una pro­fon­di­tà ecce­zio­nale, che ha per­mes­so di rial­lac­ciare il pre­sente al pas­sa­to, deli­nean­done le forze e le debo­lezze e di estra­po­larne una medi­ta­zione che, come sovente in Sicilia, mes­co­la il locale e l’universale.
Ecco per­chè il libro si appog­gia su un andi­ri­vie­ni cos­tante tem­po­rale e spa­ziale, tra sto­ria locale, nazio­nale, che la nazione sia la Sicilia o l’Italia, e inter­na­zio­nale la cui dimen­sione qui è anti­ca, e non lo sarebbe se non in quan­to fron­tie­ra del­la Cristianità, ma anche per­ché quest’isola è fat­ta ogget­to di trans­azio­ni tra le diverse potenze euro­pee.
Innanzitutto si trat­ta dell’opera di uno stra­nie­ro, che non può sos­ti­tuir­si a un nati­vo con cui non potrà mai condi­vi­dire l’immaginario tras­mes­so dal seno di sua madre. E non di un qual­sia­si stra­nie­ro, ma di un Francese, la cui ere­di­tà del­la memo­ria è radi­cal­mente dif­fe­rente. Ma ques­to è anche, cre­do, ciò che vi incu­rio­sirà del libro che vi è pro­pos­to non come una lezione, cer­ta­mente no, ma che si carat­te­riz­za pro­pria­mente per il decen­tra­men­to, il pris­ma, la defor­ma­zione che appor­ta la « stra­nie­ri­tu­dine » e l’alterità.
Per com­pli­care anco­ra le cose, ciò che ne fa anche l’originalità, la sin­go­la­ri­tà di quest’opera è che l’autore è il pro­ni­pote di una gio­vane vedo­va di tren­ta­due anni con sette bam­bi­ni che ha dovu­to pren­dere da sola la deci­sione ter­ri­bile dell’esilio ver­so l’ignoto, sen­za ritor­no. Perciò non ci è pos­si­bile imma­gi­nare ques­ta don­na sen­za sen­tirne il corag­gio, la fred­da deter­mi­na­zione, la stes­sa rab­bia di cui lei ha avu­to biso­gno per tro­vare in se stes­sa la for­za di ques­ta rot­tu­ra.
Voglio dunque dire qui che ques­to libro è innan­zi­tut­to un libro d’amore ver­so tutte quelle per­sone sem­pli­ci che han­no dovu­to attra­ver­sare tante avver­si­tà, che sia­no rimas­ti in Sicilia, o che abbia­no dovu­to ras­se­gnar­si a par­tire. Il tem­po è pas­sa­to e le cose sono cam­biate. Fortunatamente spes­so, e non abbas­tan­za a volte. Ma res­ta sempre ques­ta spe­ran­za che è carat­te­ris­ti­ca dell’anima dei Siciliani, la cui stes­sa dis­pe­ra­zione è una for­ma di fedel­tà a un ideale, soprat­tut­to se esso è tra­di­to o sem­pli­ce­mente dimen­ti­ca­to.
Non si trat­ta quin­di di un libro di sto­ria pro­pria­mente det­to, ce ne sono altri di gran lun­ga miglio­ri, ma d’incarnarsi car­nal­mente nei suoi per­so­nag­gi radi­ca­ti su un pez­zet­ti­no di ques­ta ter­ra, seguen­do­li, loro e la loro dis­cen­den­za, si trat­ta piut­tos­to di una medi­ta­zione sul pas­sa­to che illu­mi­na il pre­sente, che ci fa com­pren­dere la mol­la del nos­tro quo­ti­dia­no, le conse­guenze dura­ture di scelte alea­to­rie che avreb­be­ro potu­to essere altre, ma che pesa­no anco­ra sulle nostre spalle e di cui dob­bia­mo avere cos­cien­za per non essere rin­chiu­si nel nos­tro pas­sa­to ma al contra­rio, per avan­zare libe­ri.
Ecco per­ché, ques­to libro è e vuole essere stru­men­to di speranza.

A propos du Prix Culture 2021 des Edizioni del Mirto.
Informazioni sul Premio Cultura 2021 delle Edizioni del Mirto

Prix Mirto 12 2021 Premio Edizioni delMirto IV edizione